Chaque partie est élaborée sur le plain-chant utilisé comme cantus firmus (principe constitutif autour duquel tout se construit, dans cette partition comme dans la polyphonie pratiquée depuis plusieurs siècles, pour les grandes pièces musicales d’église). Ici, Monteverdi ne renie rien, mais crée une perspective entièrement nouvelle qui a valu à cette œuvre une place unique dans l’histoire. Il présente des moments d’intense recueillement à l’intérieur d’une partition qui peut tout aussi bien devenir exubérante et monumentale.
Les Vêpres furent imprimées pour la première fois à Venise en 1610, alors que le compositeur travaillait à la cour ducale de Mantoue. Il se peut qu’elles aient été composées afin d’obtenir un poste à Venise... Et en effet Monteverdi devint maître de chapelle à la basilique Saint-Marc en 1613.
Nous vous proposons ici une version avec un effectif instrumental ramené à l’essentiel, effectif dont Monteverdi lui-même avait fait la proposition en cas de besoin. Il indique par exemple dans la préface et la partition de ses Vêpres que les ritournelles ou parties instrumentales des psaumes sont ad libitum (parties instrumentales du Domine ad adjuvandum me, ritournelles du Dixit Dominus...) De la même manière, des deux Magnificat qui se trouvent dans le recueil d’origine, nous avons choisi celui à 6 voix, moins connu et plus approprié à notre effectif. C’est ainsi que nous nous sommes engagés dans la recherche de l’équilibre de nos timbres en présence au sein d’une partition ouverte et intemporelle.