article de la Dépêche du Midi, édition Gers, paru le 16 octobre 2024

"Nous faisons du BlaBlaCar à la campagne" : nouveau service de covoiturage solidaire, Atchoum débarque dans le Gers
La Communauté de communes du Grand Auch se dote d’un tout nouveau service de covoiturage innovant. DDM - KC

Circulation - Déplacements, Transports, Solidarité
Kélian Couderc

l’essentiel La communauté de communes du Grand Auch a présenté son nouvel outil pour lutter contre le manque de mobilité en milieu rural : "Atchoum". Ce service doit permettre de mettre en relation des personnes nécessitant un trajet, notamment des seniors, et des conducteurs solidaires de manière simplifiée.

Explications.

Pour répondre aux problèmes de mobilité en milieu rural, la communauté de communes du Grand Auch va se doter d’un nouveau dispositif : Atchoum. Ce service, déjà présent dans 21 départements de l’Hexagone, met en relation des usagers qui ont besoin de se déplacer et des conducteurs qui souhaitent arrondir leurs fins de mois.

"L’objectif est simple : faciliter la mise en relation entre des personnes ayant besoin de se déplacer, quel que soit leur profil."

Le fondateur d’Atchoum, Vincent Desmas est venu présenter sa plateforme lors d’une journée portes ouvertes de l’antenne France Services de Jegun. Le fondateur d’Atchoum, Vincent Desmas est venu présenter sa plateforme lors d’une journée portes ouvertes de l’antenne France Services de Jegun.

Atchoum propose deux options : le covoiturage où les conducteurs effectuant un trajet et récupérant des passagers en route. Sinon le transport solidaire ou transport à la demande où les conducteurs répondant à des demandes pour des jours et horaires précis. Ce dernier représente 90 % des trajets effectués.

Concrètement, si Madame X a besoin d’aller chez le dentiste, elle appelle le centre ou se rend sur le site. Sa demande est envoyée à tous les conducteurs, et le premier disponible valide le trajet. Il vient la chercher, l’emmène et la ramène.

Comment réserver ?
"Nous faisons du BlaBlaCar à la campagne", explique le fondateur. Pour se différencier, Atchoum mise sur l’accessibilité : une plateforme en ligne mais surtout un centre d’appels pour les personnes âgées, souvent moins à l’aise avec Internet. Les demandes de trajets sont faciles à passer par téléphone. Néanmoins, ce service a un coût, mais ce n’est pas à l’utilisateur de le payer. La communauté des communes s’abonne à la plateforme pour offrir ce service aux citoyens qui n’auront qu’à payer le coût de la course.

La plateforme "Atchoum" est déjà présente dans 21 départements de France.
"Aujourd’hui, il faut un point d’accueil pour rassurer les usagers", lance le fondateur qui insiste sur la nécessité qu’une personne par commune soit adhérente de l’application pour comprendre les problématiques rencontrées par les usagers.

Paiement
Atchoum vise à aider les seniors en milieu rural, mais un problème subsiste : "La carte bleue est un frein pour les personnes âgées." C’est pourquoi des tickets mobilité, équivalents à des tickets-restaurant d’une valeur de 1,25 €, seront fournis aux collectivités. Ces carnets de tickets seront disponibles dans les services locaux comme la mairie ou le CCAS.

Lors de l’appel pour une demande, l’opérateur demandera à l’utilisateur son moyen de paiement et le nombre de tickets à donner au chauffeur, si nécessaire. Les tickets représentent 70 % des trajets. Les conducteurs sont indemnisés à 32 centimes par kilomètre, payé par le passager et entièrement reversé au conducteur. Concrètement, comptez 5,75 € pour venir au pied de la cathédrale Sainte-Marie d’Auch depuis Jegun (18 km).

Temps d’adaptation
Bien que la solution semble prometteuse pour améliorer la mobilité dans le département, il faut un temps d’adaptation pour que les Gersois s’y habituent. "Dans d’autres départements, nous avons commencé avec 2-3 trajets par mois. Aujourd’hui, nous en faisons entre 80 et 90, et cela ne baissera plus, car les passagers ont pris l’habitude d’utiliser Atchoum."

Le maire de Jegun, Guy Lapeyre, a accueilli ce nouveau dispositif les bras ouverts car il va contribuer à "l’amélioration du cadre de vie" des habitants. L’application est d’ores est déjà opérationnelle sur le territoire et attend ses premiers utilisateurs.