En 2016, il propose à Bruno Putzulu et à Grégory Daltin d’intervenir à la Mutualité de Paris lors des conférences sur l’émigration italienne avec un extrait du texte de François Cavanna.
L’émotion et les rires de l’assistance sont une merveilleuse invitation à poursuivre le travail.
Grégory Daltin compose les musiques et Bruno Putzulu fait l’adaptation qui est donnée dans une lecture mise en espace en octobre 2017 à Toulouse. Extraordinaire complicité entre la salle et la scène, accueil magnifique du public. Nouvel encouragement pour créer un spectacle théâtral.
C’est à ce moment de l’aventure que je suis invité comme metteur en scène. J’ai la conviction que les personnages de Cavanna ont la noblesse de ces « gens de peu » au sens que leur donna Pierre Sansot : « Ils possèdent un don, celui du peu, comme d’autres ont le don du feu, de la poterie, des arts martiaux, des algorithmes. »
J’ai la conviction que les personnages de Cavanna ont la densité tragique et comique des personnages d’Angelo Beolco dit Ruzante. Je sais que le talent de Cavanna n’a pas besoin de la scène mais j’ai la conviction que la scène a besoin de ses personnages. Leur humanité qui est la nôtre, complexe, faite de petitesse et de grandeur, de cruauté et de tendresse, d’égoïsme et de générosité nous aidera peut-être à nous reconnaître dans les émigrés d’aujourd’hui, nous aidera peut-être à les recevoir avec respect, nous aidera peut-être à nous souvenir pour embellir l’avenir.