Avec des effectifs éminemment variables au gré des programmes, La Chimera intègre alors des sonorités nouvelles et oriente son répertoire vers de passionnants métissages aussi bien géographiques que chronologiques : le premier projet de ce type, Buenos Aires Madrigal, symbolise brillamment cette approche, réalisant la fusion admirable de madrigaux italiens du XVIIe siècle et des tangos argentins
Tonos y Tonadas, plus tard, met en miroir le baroque espagnol et le folklore latino-américain, alors qu’Odisea Negra nous mène sur les traces des esclaves emmenés de force de l’Afrique occidentale jusqu’aux Caraïbes.
La Voce di Orfeo illustre de son côté le versant « savant » du répertoire de La Chimera, ressuscitant la figure légendaire du ténor Francesco Rasi, créateur de l’Orfeo monteverdien en 1607.
Le dernier projet de La Chimera, Misa Criolla, Misa de Indios, programme autour de la célèbre Misa Criolla du compositeur argentin Ariel Ramirez accompagnée de superbes œuvres du baroque colonial sud-américain, a connu un succès impressionnant partout en France et en Europe, suscitant l’enthousiasme de la critique et du public, avec plus de soixante-dix de concerts donnés en 4 ans devant plus de 20 000 spectateurs, et près de 10 000 disques vendus.
Sans surprise, l’originalité de ces projets et leur réalisation musicale irréprochable ont valu à La Chimera de se produire dans des lieux aussi prestigieux que l’Auditorium Olivier Messiaen de Radio France, la Salle Gaveau et le Théâtre de la Ville à Paris, l’Arsenal à Metz, la salle Flagey à Bruxelles, le Palacio Euskalduna à Bilbao, le Teatro Ponchielli à Crémone, mais aussi le Concertgebouw de Bruges, le Muziekgebouw d’Eindhoven, les Scènes Nationales de Brest, Narbonne, Albi, Cherbourg, Odyssud à Blagnac, l’Arsenal de Metz, les Festivals de la Chaise Dieu, de la Vézère, Eclats de Voix à Auch, de Lourdes, entre autres.