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La voix dans tous ses éclats !

Présentation des oeuvres

Ouvert par deux motets de J. S. Bach, notre programme fait alterner des pièces hautement expressives sur des textes de supplique et des œuvres virtuoses traduisant la jubilation des louanges. Les psaumes de David, dans leurs traductions tant allemande (H. Schütz) que française (J. P. Sweelinck), y ont une place de choix. Le programme s’achève avec le rayonnant chef d’œuvre de Bach, Jesu meine Freude.

Si les 6 motets de J. S. Bach jouissent d’une grande notoriété et inspirent le respect tant par leur maîtrise compositionnelle que par la virtuosité chorale qu’ils requièrent, le premier que nous présentons, Ich lasse dich nicht, est nettement moins connu à cause de ses origines douteuses. Longtemps attribué à tort à Johann-Christoph Bach, ce motet à double chœur en trois mouvements a vraisemblablement été écrit par J. S. Bach à Weimar vers 1712 et joué pour les funérailles de Margareth Feldhaus, épouse du bourgmestre d’Arnstadt, le 3 juillet 1713. Outre un texte issu de la Genèse, il utilise comme cantus firmus le choral Warum betrübst du dich, mein Herz.

Composé en 1723, juste avant que Bach ne prenne son poste à St Thomas de Leipzig, le motet de louanges Lobet den Herrn, alle Heiden emprunte son texte au psaume 117 et fut sans doute destiné à une fête liturgique importante. Après une première partie fuguée faisant fuser les louanges à travers les voix, la partie centrale met en valeur le règne de la grâce et de la vérité par une écriture verticale et une harmonie expressive. On remarquera les longues notes filées traduisant l’éternité avant le retour de l’écriture fuguée pour l’Alléluia final.

Après deux siècles de rayonnement européen de la polyphonie franco-flamande, les intenses échanges avec l’Italie conduisent à un retournement des courants.
Ainsi Jan Pieterszoon Sweelinck (1562-1621), dernier représentant de cette magistrale école du contrepoint, s’ouvre-t-il tant à l’influence de la chanson parisienne qu’à celle du madrigal italien : sa splendide musique vocale offre une synthèse de ces tendances. Caractérisés à la fois par la clarté des lignes et de la diction, la richesse d’une écriture à 8 voix quasiment en double chœur et l’interprétation madrigalesque du sens du texte, les deux psaumes de notre programme sont extraits de son opus magnum, les 150 psaumes du Psautier de Genève, parus en quatre volumes en 1604, 1613, 1614 et juste après sa mort en 1621. Sweelinck met en musique les belles traductions françaises de Clément Marot et Théodore de Bèze en utilisant avec beaucoup d’habileté et de délicatesse les mélodies originales de Louis Bourgeois.

C’est pourtant plutôt pour sa musique d’orgue qu’on connaît « l’Orphée d’Amsterdam ». Organiste de la Oude Kerk dès l’âge de 14 ans, il a laissé pour son instrument de savantes fantaisies et des cycles de variations pleins de fraîcheur et de charme. Son art attirait tant les voyageurs que les élèves, ce retentissement international s’étendant en particulier à l’Angleterre et à l’école du Nord de l’Allemagne. Alors même que la réforme calviniste avait banni les orgues et la musique polyphonique des services religieux, Sweelinck, employé de la ville participait à l’émergence d’une activité de concert dans la société ouverte et tolérante, friande d’art et de musique, des riches marchands d’Amsterdam, au siècle d’or de la République des Provinces Unies. Vous entendrez deux de ses pièces d’orgue : Echo-Fantasia et Ballo del Granduca.

Né cent ans exactement avant Bach et une petite génération après Sweelinck, Heinrich Schütz passe trois ans d’études auprès de Giovanni Gabrieli à Venise. Il ramène dans ses bagages la splendeur des chœurs qui se répondent dans l’espace, l’emploi des instruments et de la basse continue, les audaces harmoniques au service du texte. Peu après son retour, il prend la direction de la chapelle de la cour à Dresde où il publie en juin 1619 ses Psaumes de David, contribuant ainsi grandement à la diffusion du style concertant italien au sein des pratiques musicales allemandes. C’est de ce recueil que sont extraits les deux psaumes à double-chœur que nous chantons : Aus der Tiefe ruf ich zu Dir et Jauchzet dem Herrn. En revanche, le motet Das ist je gewisslich wahr fait partie des 29 pièces à 5, 6 et 7 voix de sa Geistliche Chormusik, chef-d’œuvre publié en 1648 à la fin de la guerre de trente ans. Ce motet funèbre dont le texte est emprunté à la première épître de Paul à Thimothée fut composé à l’occasion de la mort du compositeur Johann Hermann Schein en 1630.

Notre concert s’achève avec Jesu meine Freude, motet funèbre composé à Leipzig en 1723 par J.S. Bach. Cette œuvre à l’architecture magistrale fait alterner les strophes du choral luthérien Jesu meine Freude (n° 1, 3, 5, 7, 9, 11) et des textes empruntés à l’épître de Paul aux Romains (n° 2, 4, 6, 8, 10), les deux textes s’éclairant mutuellement. Si le choral présente la mort comme une délivrance des souffrances du monde, l’épître insiste sur la nature spirituelle et non charnelle de l’homme. Tout le motet est organisé symétriquement autour de ce message central, chanté dans la double fugue n° 6. Selon une savante forme en arche, celle-ci est flanquée par deux groupes symétriques de trois pièces, formés de deux chorals figurés encadrant un trio (n°3, 4, 5 et 7, 8, 9), eux-mêmes entourés par deux pièces jumelles à cinq voix (n° 2 et 10) qu’encadrent enfin le premier et le dernier choral, dans leur sobriété verticale. A l’écoute, cette stupéfiante beauté formelle peut être éclipsée encore par la variété des types d’écriture, des atmosphères et la richesse expressive que Bach met ici en œuvre.