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La voix dans tous ses éclats !

DUARTE

NOUVELLE ÉTOILE DU FADO

Voix tour à tour puissante ou intime, Duarte n’hésite pas, sans tourner le dos à la tradition, à faire écho à la réalité.


« Je suis marié à la psychologie, mais le fado est ma maîtresse ». Cet aveu de Duarte, la nouvelle étoile du fado, fait écho à cette ambivalence de l’âme portugaise, toujours en quête de cette saudade dans laquelle sombrent ceux qui se laissent charmer par les sirènes de la mélancolie de l’absence. Pour autant, Duarte n’est pas un fadiste de plus, de ceux dont on dit qu’ils font partie des meilleurs de leur génération.
Sa singularité commence dans une double activité assumée. D’autres avant lui, comme Fernando Machado Soares, le dernier chantre du fado de Coimbra, juge au tribunal d’Almada, sur l’autre rive du Tage, ont vécu cette réalité. Mais pour Duarte, elle se double d’un statut d’auteur-compositeur- interprète, rare chez les chanteurs de fado.

Si vous faites escale à Lisbonne pour l’écouter, il faudra réserver au « Senhor Vinho », restaurant traditionnel accroché aux pentes du quartier huppé de Lapa. Mais le jeune homme, aux allures d’étudiant anglais, ne se produit que le week-end. Le reste de la semaine, il travaille sur les phénomènes de dépendance pour le ministère de l’Education. « Les cas que je diagnostique et que je traite ont en commun avec mes fados d’être des tranches de vie ». Cela s’entend dans ses textes mais aussi ses compositions élégantes, raffinées, empreintes de ce fatum lusitanien qui lui a valu, en 2007, le prix de la Fondation Amália Rodrigues.

Duarte ne tourne pas le dos à la tradition. Il en nourrit ses fados traversés d’influences terriennes, celles de son Alentejo natal brûlé par le soleil, qui donnent du caractère, de la vigueur et de la profondeur aux musiques de cet ancien élève de l’académie de musique d’Evora, où il a étudié la guitare et le piano.
Duarte ne fusionne pas les courants, il les juxtapose dans un équilibre parfait entre terre et mer, entre hier et demain. Interprète, enfin, il séduit par son timbre chaud et mordoré, porté par une voix qui sait donner de la puissance à l’émission et s’évanouir en murmures les plus intimes. Comment fait-il pour vivre de ses deux passions ? « Comme dans toute relation d’adultère, il faut jongler avec son agenda et surtout accepter de dormir moins ». La nuit n’est-elle pas le royaume des fadistes drapés dans leur cape noire ?
Antonio MAFRA
Critique musical au journal Le Progrès